EXTRAITS DU LIVRE "LES TRAMWAYS DE MARSEILLE ONT CENT ANS"

"Cent ans pendant lesquels ils ont transporté quelque huit générations de Marseillais.(...) Cela fait le joli total de 10 milliards de voyageurs transportés, aussi ne peut-on parler des Marseillais ou de Marseille sans aussitôt parler des tramways : ils font partie de la vie marseillaise, de son décor quotidien, rien n'a pu se faire, rien ne peut se faire sans qu'ils s'y associent. Jetez dans la conversation un mot sur les tramways, aussitôt chacun s'anime, les critiques pleuvent, les défenseurs haussent le ton, la polémique s'installe : c'est le point de départ d'interminables palabres. Tout à fait dans la tradition marseillaise - la vraie - pas le folklore inventé par les journalistes parisiens pour les premières pages de leurs éditions à sensation, (mais) la tradition qui veut que l'on s'exprime à haute voix, et le geste à l'appui, parce que l'on est heureux de vivre et qu'il est bon que cela se sache..."

Yvan Audouard "racontant Pagnol" (*) nous rapporte ceci :

" (...) j'étais allé dire un petit bonjour à Georges Brassens qui signait ses disques dans un magasin de la rue de Rome. Il y avait foule ... Et j'ai vu, de mes yeux vu, le conducteur d'un autobus arrêter son véhicule, descendre de son siège, fendre poliment la foule, s'approcher de Brassens et lui dire : "Excusez-moi, Monsieur Georges, je ne pourrai pas rester longtemps avec vous, mais je n'ai pas pu résister au plaisir de vous toucher la main... Aucun passager de l'autobus n'a donné le moindre signe d'impatience. Du moment que le conducteur allait saluer un ami, ils ne pouvaient que se réjouir avec lui ..."

Les auteurs du livre racontent : " Nous-mêmes avons aperçu aux petites heures d'un dimanche (...), un autobus de la ligne 80 emprunter l'avenue Foch au lieu de la rue Max-Dormoy afin de déposer devant son domicile une dame âgée et ses valises !"

(De nos jours, les mentalités ont bien (plutôt mal) changées, le conducteur risquerait, pour le moins de se faire invectiver ! C'est regrettable, mais c'est ainsi !)