Association des Tramophiles de la Côte d'Azur - TCA

Par Frédéric GIANA, Président de l'association,

Les différentes étapes, dans le détail, qui ont abouti au sauvetage de la PCC TB18

Première bataille : HTM (le réseau de La Hayes en Hollande), repreneur du lot de PCC marseillaises, ne voulait nous vendre qu'une caisse de PCC… ! A nous de trouver des boggies adaptables ailleurs, va savoir où…! Première victoire, HTM décide de nous céder une motrice entière, mais sans accélérateur ni disjoncteurs puisque l'amiante se trouve dans ces éléments là.

Ensuite, il a fallu se mettre d'accord sur un prix abordable pour nos finances, HTM ayant fixé le prix de vente à mille euros ! Deuxième bataille : faire baisser le prix. Après de longs échanges durant lesquels j'ai expliqué à notre correspondant hollandais (la barrière de la langue n'arrangeant pas les choses !) que nos moyens financiers étaient limités du fait de nos faibles revenus. Il fallait qu'il comprenne que notre budget et notre action n'étaient pas ceux d'une société ! Deuxième victoire : HTM propose un prix de vente de cinquante euros H.T. ! La raison l'a emportée ! Précision utile : le budget "transport" étant couvert par les fonds propres des TCA. Plusieurs transporteurs ont été consultés. Nous avons passé commande le 20 février 2004 auprès d'un spécialiste du transport ferroviaire.

Troisième bataille : convenir d'une date d'enlèvement. Dans un premier temps fixé à la fin décembre 2004, elle fut brutalement avancée à la première semaine de décembre ! nous n'avons pas eu d'autre choix que d'exécuter les "caprices" de nos interlocuteurs, la démolition imminente de la motrice étant toujours invoquée.

Mais, c'était sans compter sur la démission du transporteur initialement prévu ! celui que nous avions retenu s'est présenté au dépôt St Pierre mercredi 8 décembre 2004 au matin (après nous avoir posé un "lapin" lundi 6 décembre !) pour enlever la TB 18 mais avec une remorque inadaptée (trop haute) sur laquelle le tramway n'a pas pu être chargé, alors qu'il disposait des côtes exactes de l'engin depuis le 26/12/2003 !! Il nous a signifié le soir même son impossibilité de venir chercher la motrice, autrement dit il dégage en touche et nous laisse dans la panade... Les TCA se sont trouvés dans l'obligation changer de fournisseur au pied levé et d'effectuer très rapidement l'enlèvement de la motrice à Marseille.

Dès le jeudi 9 décembre 2004, je contacte par email ou par fax de nombreux transporteurs susceptibles de répondre aux exigences du matériel à évacuer d'urgence.

Le samedi 11 décembre 2004, Jean-Jacques DOERFLINGER, venant par TGV de Paris, Jean-Paul RICORD depuis Toulon et moi-même depuis Nice, débarquons, en fin de matinée, au dépôt RTM de Saint-Pierre avec deux objectifs à atteindre : empêcher la démolition de la TB 18, quitte à faire un sitting à l'intérieur et alerter les médias de notre action de sauvegarde et les informer de notre présence sur place. Grâce à l'accueil de nos amis de l'ARTM, nous pouvons joindre, depuis leur local, France 3 Méditerranée et les quotidiens : La Marseillaise et La Provence

France 3 a envoyé un journaliste et un cameraman en début d'après-midi. J'ai été interviewé quelques minutes devant la TB 18 afin d'expliquer notre démarche et lancer un appel pour trouver un transporteur rapidement dans l'urgence. Un reportage a été diffusé sur l'antenne locale de France 3 le soir même à 19 h 10 et au niveau national (!) le lendemain dimanche 12 décembre 2004 dans l'édition de la mi-journée

De son côté, La Marseillaise a dépêché une journaliste et un photographe qui réaliseront un excellent article dans l'édition du dimanche 12 décembre 2004. Plus tard, un second article sera publié le 3 janvier 2005 informant les lecteurs du sauvetage. La Provence n'a pu détacher aucun journaliste faute d'effectif suffisant.
L'opinion publique est alertée et visiblement touchée par notre action vu l'important nombre de messages de soutien reçus. Par contre, aucun transporteur ne se manifeste ! Pour les TCA, c'est l'opération de la dernière chance ! Les contacts avec les transporteurs sont multipliés dès le lundi 13 décembre 2004 et le Directeur de la RTM, Monsieur Marc GIRARDOT, est joint directement.

Si HTM ne démolissait que seize motrices, épargnant notre TB 18, la RTM était en droit de se retourner contre son fournisseur et lui demander soit de revenir pour casser la dix-septième motrice plus tard, soit de la faire détruire aux frais de HTM, dans le cas où nous aurions renoncé !
Car, HTM, par contrat, devait assurer le désamiantage de dix-neuf motrices et la démolition de dix-sept. Seules les TA 11 & 15 sont préservées respectivement par l'Association des Amis du Rail et des Transports de Marseille (ARTM) & la RTM et acheminées, dans la nuit du 10 novembre 2004, jusqu'au terminus souterrain de Noailles.
HTM, ne voulant pas assumer ces risques, a exigé un désistement écrit de la direction de la RTM en vue d'éventuelles poursuites ou obligation de démolition ultérieure pour cause de contrat non rempli. Le fax est bien parvenu à La Hayes en temps et en heure. Enfin ! La TB 18 est sauvée.

A notre charge de trouver, avant le 31 décembre 2004, un transporteur. Par chance, une entreprise basée près d'Arles, répond à notre demande favorablement et propose une formule intéressante :

- dans un premier temps, enlever rapidement la motrice à Saint-Pierre à l'aide de deux grues, et la stocker dans son hangar,
- puis, dès la réception d'une semi-remorque surbaissée adaptée, nous livrer la TB 18 à notre musée de Breil au printemps 2005, sans faire appel à une grue.

Cette option satisfait à la fois aux exigences de la RTM et de l'administration, puisqu'un délai d'un mois est nécessaire pour l'obtention d'une autorisation de transport exceptionnel auprès de la D.D.E.
Par contre, elle se révèle être plus coûteuse, puisque deux transports distincts et un "grutage" sont nécessaires.
Devant l'impossible nul n'est tenu, après consultation de l'ensemble des membres du bureau TCA, nous prenons la décision de passer commande.

La motrice PCC TB 18 est désormais à l'abri de la casse. Grâce à la très forte mobilisation de la plupart d'entre nous, et malgré un parcours parsemé d'embûches, la TB 18 est saine et sauve. Merci à Hans KUIJPERS, notre interlocuteur chez HTM, MM. GIRARDOT, GARRO et CALECA de la RTM, aux membres de l'ARTM/Marseille et aux Tramophiles qui, de près ou de loin, ont participé à cette aventure épuisante, avec une mention spéciale pour Jean-Jacques DOERFLINGER et Jean-Paul RICORD qui n'ont pas ménagé leurs efforts.

Mais il reste à trouver le financement de la seconde étape qui la verra débarquer à notre musée des transports de Breil-sur-Roya. Aussi, nous lançons auprès de nos adhérents et auprès des Tramophiles en général, une souscription afin de nous aider à payer cette somme importante. Comme je viens de vous l'expliquer en détail, nous avons été victimes d'un transporteur désinvolte, peu scrupuleux et inconscient des répercussions de son désengagement soudain.
Vous avez déjà pu lire dans la presse (Charge Utile de février 2005 pour commencer) que nous avons lancé une souscription. L'association en est contrainte pour compléter le budget d'origine. De généreux donateurs ont déjà versé une quote-part et nous les remercions !

Aidez les TCA à financer le transport de la motrice PCC TB 18 jusqu'à Breil-sur-Roya où elle rejoindra la 1267 marseillaise et les locomotives 141R, BB et CC !
Règlement par chèque bancaire ou postal (C.C.P.à l'ordre de l'association TCA : 2230 93 G Marseille) à adresser au siège social de l'association :
"Le Palais Saint Charles" - 86, Boulevard Bischoffsheim - 06300 NICE
Nous comptons sur vous, merci d'avance !


Frédéric GIANA
Président des TCA

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